Plume d'or

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CRITIQUE : TRAHISON CONJUGALE

https://static.blog4ever.com/2014/07/776981/trahison_cj.JPG_4386615.jpg  RECUEIL DE NOUVELLES D’ALEX YAMBA

 

 

Critique par Sidiki Traoré

Département de Lettres modernes

Université de Ouagadougou

Novembre 2013

 

Les frasques amoureuses ou la fornication !

On eût cru le thème épuisé, vidé, tant de l’Antiquité à nos jours il a donné lieu à des titres célèbres : Hyppolyte d’Euripide, Phèdre de Sénèque, Phèdre de Racine, Manon Lescaut de l’Abbé Prévost, La religieuse de Diderot, Madame Bovary de Flaubert, Les deux maîtresses d’Alfred de Musset, Les frasques d’Ebinto d’Amadou Koné, La secrétaire particulière de Jean Pliya, et bien d’autres encore.

Que nenni !                                         

C’est ce thème, depuis et toujours exploré mais jamais suranné, qui nourrit l’intrigue de ces quatre nouvelles haletantes d’Alex Yamba, aux titres combien évocateurs : « Entre le mari et l’amant », « Noce souillée », « Trahison conjugale », « La honte de la famille ». L’auteur semble se faire l’écho d’une société plus que jamais tyrannisée par le sexe et l’argent, « corridor de toutes les tentations » selon les termes de Jean-Marie Adiaffi.

Les conséquences évidemment sont désastreuses : la rupture familiale, l’errance, le suicide. Mais le recueil, visiblement, culpabilise plus la femme, puisque dans chacune des quatre nouvelles, c’est le mari qui est cocufié, c’est-à-dire victime. Aussi ne manque-t-on pas par moments de flairer du recueil quelque relent de misogynie.

Et que dire du style ?

Plutôt simple, tel celui d’un Mathias Kyélem, sans extravagance, sans baroquisme et sans hermétisme. Avec une syntaxe discrète, sans période à la Proust, bien assortie à un vocabulaire tout aussi accessible, auréolé par moments, thématique oblige, de métaphores grivoises, bien à propos pour dégriser le lecteur, sans tomber toutefois dans l’érotisme pur.

Quand on y ajoute la brièveté des quatre nouvelles (respectivement d’un volume de onze, onze encore, douze et vingt-quatre pages), le recueil se laisse plutôt lire aisément, d’un trait pour ainsi dire.



15/01/2015
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